La vitamine C presente-t-elle un intérêt ?

Olivier LAMBERT

Olivier LAMBERT

Pharmacien spécialisé en naturopathie nous présente la vitamine C en détail. Ses actions, où la trouver, comment l'utiliser, vous saurez tout sur la vitamine C.

Une molécule étonnante, utile, et agissante.

La vitamine C serait-elle indispensable au fonctionnement du corps ? On peut le penser.


En effet, c’est une molécule plutôt simple (et petite), mais étonnante par son action et ses effets.


C’est un anti-oxydant très puissant. Ainsi, quand elle est présente en quantité suffisante dans le sang, la vitamine C contre les effets de l'oxygène et des radicaux libres, et contribue alors à l’équilibre de l’organisme, à sa santé, et à préserver son bon fonctionnement.


Curieusement, la plupart des mammifères peuvent produire leur propre vitamine C, mais l'humain a perdu cette capacité. Il doit donc absolument trouver de la vitamine C dans son alimentation, ou en ingérer par complément alimentaire.


Dans les fruits et légumes : quelle quantité et quelle qualité ?

Dans l’alimentation, on la trouve naturellement dans les fruits et des légumes, mais sa quantité, comme sa qualité, ne vont pas de soi. Cela demande de s'intéresser à l'origine des produits, leur état de fraîcheur, l'emploi de pesticides, et jusqu’au stockage de ces

produits :

  • comment ont-ils été stockés,
  • depuis quand sont-ils sur l'étalage,
  • comment le consommateur va lui-même les stocker, les conserver, les laver, les consommer, les cuire, etc...

Retenons qu’il vaut mieux consommer les fruits et légumes rapidement après leurs récoltes. Car plus nous attendons et moins ils contiennent de vitamine C.


Lors de la préparation d'une salade par exemple pour conserver un maximum de vitamine C, préférez un rinçage rapide plutôt qu'un trempage : en effet, la vitamine C est soluble dans l'eau !

Vitamine C

Comment agit-elle ?

Lorsque nous ingérons des aliments riches en vitamine C, celle-ci est absorbée par l'intestin, passe dans le sang, est stockée dans toutes les cellules et en particulier les leucocytes (globules blancs). Elle est aussi stockée dans le sang. Signalons au passage que lors d'une prise de sang il serait aussi intéressant de doser la vitamine C présente dans les leucocytes, ce qui donnera une meilleure idée de sa concentration présente dans l'organisme.


Chimiquement, on peut préciser que la Vitamine C possède des électrons qu'elle peut facilement transmettre à d'autres molécules pour les stabiliser, ce qui lui confère ce pouvoir anti-oxydant.

La vitamine C : son action anti-infectieuse

La vitamine C est utile à la fonction immunitaire : elle empêche la réplication des virus et agit sur la production d’interférons qui sont des molécules de l'inflammation. Pendant une infection d'origine virale, la vitamine C permet de diminuer le stress oxydatif sur le site de l'infection. Dit autrement : elle neutralise les molécules toxiques produites par le processus inflammatoire, et elle facilite l'élimination de l'agent pathogène. Pour lutter contre celui-ci, les globules blancs concentrent la vitamine C.

Elle permet le traitement de la diphtérie, du tétanos, de la coqueluche. Elle montre une efficacité sur les Streptocoques, les Staphylocoques (dont le Staphylocoque doré) et le Pseudomonas. La vitamine C est très souvent bactéricide, bactériostatique et stimulante du système immunitaire. Elle est efficace aussi dans la lèpre, la fièvre typhoïde, la brucellose, le trichinosis, la dysenterie, les infections à Trypanosomes…


Elle est réputée efficace dans les cas de simple rhume, mais aussi de coqueluche, maladie de Lyme, hépatite chronique, tuberculose.


Elle montre une efficacité sur les virus de la polio, de la rage, de l’herpès, de la variole, de l'hépatite aiguë, de l'encéphalite, de la varicelle (même aiguë).


Vitamine C, Covid 19

Par temps d’épidémie au Covid-19, on peut aussi faire un rapprochement en soulignant que la vitamine C est réputée efficace contre la grippe et le H1N1. Elle a aussi permis de traiter des patients qui présentaient une infection présentée comme inguérissable suite à un virus émergent comme celui d'Ebola, du Chikungunya, de Zika. Le traitement est alors à base de vitamine C, d'ozone (ozone therapy) et de peroxyde d'hydrogène (peroxyde therapy).


Covid-19 :


Dans certains pays comme la Chine ou les États-Unis, les médecins sont convaincus de l'intérêt thérapeutique de « l'immuno-nutrition d'urgence ». Ils donnent facilement, à dose pharmacologique, de la vitamine C et de la vitamine D en intraveineuse, surtout chez les patients hospitalisés en urgence, souvent en détresse respiratoire, où le virus n'est plus présent dans l'organisme. Ce n'est donc plus nécessaire de donner une médication anti-virale, puisque ici la vitamine C va neutraliser l'énorme quantité de radicaux libres présents après l'infection. Il faut dès lors accompagner le processus inflammatoire.


Le pneumologue américain Andrew G. Weber (service de soins intensifs) a observé une très grosse diminution des taux de vitamine C chez les patients Covid-19 au bord de la septicémie (infection grave qui se propage via le sang dans l'organisme). Les patients reçoivent 1500 mg de vitamine C par intraveineuse 4 à 5 fois par jour. Signalons, au passage, que la vitamine D aussi aurait un rôle très important dans la diminution du risque de septicémie. En Chine, une étude clinique a démarré le 14 février à Wuhan, l'épicentre de l'épidémie. Cette étude va tenter de démontrer l’efficacité de la vitamine C par voie intraveineuse chez les patients Covid-19.


Le Dr Mao, chef de service de médecine d'urgence d'un grand hôpital à Shangaï, vient de rapporter publiquement :

« Le Dr Mao a déclaré que son groupe a traité environ 50 cas (de modérés à sévères) d’infection à Covid-19 à l’aide d’injections de vitamine C (CIV) à forte dose.

La dose de CIV était comprise entre 10g et 20g par jour pendant 7 à 10 jours, avec 10g pour les cas modérés et 20g pour les cas plus graves, en fonction de l’état pulmonaire et de l’état de la coagulation.

Tous les patients qui ont reçu un traitement par CIV ont vu leur état s’améliorer et il n’y a pas eu de mortalité.

Par rapport à la moyenne du séjour hospitalier de 30 jours de tous les patients Covid-19 positifs, les patients ayant reçu une dose élevée en CIV ont eu un séjour hospitalier raccourci d’environ 3 à 5 jours, par rapport à l’ensemble des patients.

Le Dr Mao a parlé d’un cas grave en particulier qui se détériorait rapidement. Il a administré un bolus de 50g en CIV en une période de 4 heures. L’état pulmonaire du patient s’est stabilisé et amélioré, en temps réel, sous l’œil attentif de l’équipe de soins intensifs.

Aucun effet secondaire n’a été signalé dans les cas traités avec de fortes doses de CIV. »


Dr. Robert Rowen, qui est connu pour ses traitements à la vitamine C en intraveineuse et l'ozone therapy contre le COVID-19, suggère de commencer par une dose 6 g de vitamine C par heure en intraveineuse pour les cas aigus. La seule contre-indication est le déficit en une enzyme qui s'appelle la G6PD (glucose-6-phosphate deshydrogenase). Heureusement cette déficience n'est pas très répandue et il existe un test pour la dépister. Elle est présente aux USA chez les hommes américains d'origine africaine (1 chance sur 10). Elle serait présente chez environ 400 millions d'individus dans le monde.


Prévention : le Dr Richard Cheng de Shanghai recommande entre 5 et 10 g de vitamine C sous forme de cristaux à prendre en 3 ou 4 fois sur la journée dans de l'eau froide ou tiède. Et pour les enfants jusqu'à 10 ans, c'est 3 g reparti sur la journée.


En intraveineuse, dans les cas sévères de septicémie et de détresse respiratoire, le Dr Levy donne 50 mg/kg en soit 4g pour une personne de 80kg toutes les 6h pour 96h.

Il préconise aussi en traitement : 1,5 g de vitamine C en intraveineuse toutes les 6h avec 50 mg d'hydrocortisone et 200 mg de thiamine toutes les 12h (protocole Marik). C'est un traitement extrêmement simple et nous pourrions soigner beaucoup de choses avec ce traitement peu coûteux.


En prévention et en début d'infection, je conseille à tout le monde de la vitamine C, de la vitamine D et du Zinc par voie orale. C'est très peu onéreux et c'est miraculeux chez la plupart des personnes.


Vitamine D :


Plusieurs études rapportent la diminution de presque un tiers du taux de vitamine D chez des enfants hospitalisés à peu près deux semaines à cause d'infections ou de complications d'infections. Une autre étude, sur 200 patients placés en soins intensifs, montre qu' après 3 jours seulement, leur taux de vitamine D a diminué de façon significative.

Les différents travaux du chirurgien Ray Matthews, qui a évalué le statut en vitamine D de plus de 250 sujets d’un âge compris entre 40 et 50 ans dans les 24h suivant leur admission aux de soins intensifs. Les résultat montrent qu'au sein du groupe de patients souffrant d’une carence vraie en vitamine D, la durée moyenne du séjour en soins intensifs a été de 13 jours, avec un taux de mortalité de 12,3 %, tandis qu’au sein du groupe de patients ayant un taux de vitamine D à peine convenable, la durée moyenne de séjour a été de 5 jours, avec un taux de mortalité de 0%.

Sous quelle forme en prendre ?

Il existe différentes formes de vitamine C. La forme qui existe dans la nature est la forme acide L-ascorbique.

  • la vitamine C biologique est souvent présentée sous forme de poudre d’Acérola qui contient en général 100 mg d'acide L-ascorbique pour 1 g de poudre de baie. Ce qui veut dire qu'il faudrait prendre vraiment beaucoup de comprimés à croquer par jour, par exemple 10 comprimés par jour pour avoir 1 g d'acide L-ascorbique quotidien.
  • la forme L-ascorbique est la forme à 100% active sous forme de poudre blanche légèrement acide : le seul énantiomère* actif et isomère L+. Même si elle provient d'une synthèse chimique c'est la copie conforme de la molécule naturelle. Elle montre une très bonne efficacité.
  • la vitamine C ester, selon une étude, est absorbée de la même façon que l'acide L-ascorbique mais reste plus longtemps dans l'organisme.
  • la forme liposomale (encapsulation de la vitamine C) est mieux absorbée par rapport à la vitamine C sous forme de poudre car ne doit pas passer par les récepteurs de la barrière intestinale et donne un meilleur taux plasmatique (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4915787/). Les liposomes contenant l'acide L-ascorbique fusionnent directement avec la membrane des entérocytes**. Le Dr Thomas Levy a réalisé une étude qui montre que la prise de 5 à 10 g de vitamine C sous forme de liposomes donne une réponse clinique égale par rapport à l'injection intraveineuse de 25 à 100 g de vitamine C !

En quelle quantité ?

Il est important de savoir que les organismes officiels conseillent une prise de 80 à 100 mg par jour (AJR) de vitamine C. Mais en réalité, cette quantité n’est que le minimum pour ne pas développer le scorbut.


Pour ma part, je recommande fortement de prendre beaucoup plus que 100 mg par jour. Je recommanderais au moins 1 à 2 g de vitamine C liposomale par jour ou 5 à 10g de vitamine C sous forme de cristaux à diluer dans l'eau à boire tout au long de la journée.

En conclusion, la vitamine C permet de traiter la plupart des infections avec une posologie simple, rapide et peu coûteuse. Elle est efficace dans énormément de domaines. Il est urgent d'en faire la promotion auprès de la population dans une approche préventive de la santé.


Références scientifiques

Différentes études montrent que les virus testés avec de la vitamine C sont inactivés in vitro, et cela vaut pour le virus de la polio, de l’herpes, de la variole, de la rage, de la grippe…

Quelques références des études in vitro :

Polio : (Jungeblut, 1935 [19870431])

Herpes : (Holden and Resnick (1936) Journal of Immunology 31:455-462 ; Holden and Molloy (1937) Journal of Immunology 33:251-257)

Variole : (Kligler and Bernkopf (1937) Inactivation of vaccinia virus by ascorbic acid and glutathione Nature 139:965-966 ; Turner G (1964) Inactivation of vaccinia virus by ascorbic acid. J Gen Microbiol 35:75-80 [14171261])

Tobacco mosaic virus : (Lojkin M (1936) A study of ascorbic acid as an inactivating agent of tobacco mosaic virus. Contr Boyce Thompson Inst Pl Res 8:455)

La grippe : (Cheng (2012) [An in vitro study on the pharmacological ascorbate treatment of influenza virus]. [Article in Chinese] [22931805])

La rage : (Amato G (1937) Azione dell’acido ascorbico sul virus fisso della rabia e sulla tossina tetanica. Giornale di Batteriologia)


In vivo :

• concenant le H1N1, qui était difficilement traitable. beaucoup de fermiers en Nouvelle Zélande ont été traités avec la vitamine C et en sont guéris.

• même les virus causant une encéphalite se traitent bien (et même si les personnes sont dans le coma) avec la vitamine C.

• résultats similaires concernant les virus de l'hépatite aiguë.

• plusieurs études montrent une totale efficacité sur le virus de la polio : l'une d'elle donne 60 personnes sur 60 guéries !


Il est trop tôt pour disposer d’études entre Vitamine C et Covid-19, mais il sera très intéressant d’en suivre les résultats.


Définitions :

*Énantiomère : chacun des deux stéréo-isomères d'une molécule chirale dont l'un est l'image de l'autre dans un miroir.

**Entérocyte : cellules de la paroi intestinale.


Où retrouver Olivier ?

Contact : Olivier LAMBERT

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